Avec la destruction du cartilage, l’os situé immédiatement sous le cartilage (« sous-chondral ») se retrouve à découvert. Etant rugueux, cela entraîne des frottements lors des mouvements de l’articulation. A l’inverse du cartilage, l’os sous-chondral est innervé, donc générateur de douleur.
Avec l’évolution de la maladie, l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil (MPGO) finit par se déformer. Ses bords s’épaississent et construisent des éperons osseux, sortes de « défenses » qui immobilisent naturellement cette articulation qui devient douloureuse (« ostéophytes »).
A la différence de l’arthrose compliquant un hallux valgus, cette arthrose est centrée (sans déviation).
Les facteurs favorisants:
Un 1er rayon trop long (pied égyptien, 1er métatarsien long).
Le port de chaussures étroites ou talons hauts.
Des traumatismes ou microtraumatismes à répétition dûs essentiellement à la pratique sportive intensive (danse classique, football…?)
Conséquences
Les douleurs sont dues au frottement articulaire avec l’inflammation tissulaire périphérique, à la compression d’un nerf sensitif (surtout au chaussage) et au blocage mécanique de l’articulation par les ostéophytes (éperons ou becs de perroquet) qui poussent surtout à la partie supérieure de l’articulation.
La perte de mobilité d’abord en flexion dorsale (vers le haut) du gros orteil (la flexion normale est d’environ 90°). Cette raideur se compense parfois par un excès de flexion dans l’articulation entre les deux phalanges du gros orteil, réalisant une « barquette ».
La marche en supination : la douleur et la raideur du gros orteil entraînent un déficit dans le déroulé du pas avec une démarche sur le bord extérieur du pied (5e orteil) pour esquiver, ce qui augmente d’autant le « travail » des autres (« surcharge mécanique ») avec parfois des conséquences sur la posture des articulations voisines ou plus à distance (cheville, genou, rachis).
Les examens complémentaires
Le bilan radiographique est indispensable :
Des clichés des 2 pieds en charge ( Face + Profil ) : montrent le degré d’arthrose de l’articulation et le relèvement du 1er métatarsien dans certaines pathologies responsables d’hallux rigidus d’évolution rapide.
En fonction du contexte, des examens plus spécialisés peuvent être demandés mais sont loin d’être systématiques :
- Un scanner qui montre l’importance de la déformation osseuse au niveau de la tête de M1 et de la base de P1.
- Une scintigraphie osseuse qui montrera les souffrances articulaires et le degré d’inflammation.
- Une IRM montre le retentissement osseux sous-chondral, l’œdème osseux, les ostéophytes, les nécroses, etc…