Traitement des talalgies

Le traitement médical

Il est très souvent utile et comporte, outre un chaussage adapté (suppression des contreforts rigides en cas de maladie de Haglund) et l’arrêt de la pratique sportive (particulièrement en cas de maladie de Sever chez un enfant, qui doit être prolongé suffisamment longtemps parfois des mois), selon les cas :

- Un éventuel appareillage par orthèses plantaires par le podologue :  talonnettes amortissantes en cas d’atrophie du pannicule adipeux, de compression nerveuse ou de maladie de Sever, associées à une surélévation du talon en cas de myoaponévrosite, port d’une talonnette en cas de maladie de Haglund ou d’une enthésopathie calcanéenne pour détendre le tendon calcanéen et remettre à l’horizontale le calcanéus.

- De la rééducation : physiothérapie, étirements de l’aponévrose et des gastrocnémiens, massages transverses profonds en cas de myoaponévrosite.

- Des infiltrations : en cas de myoaponévrosite en 2e intention, en cas de compression nerveuse.

- Des ondes de choc extra-corporelles qui ont pour but de désintégrer les petites calcifications intra-tendineuses : dans certaines formes de myoaponévrosite.

- Une mise en décharge au moyen de cannes anglaises avec un traitement anti-coagulant 6 à 8 semaines en cas de fracture de fatigue.

Le traitement chirurgical

Parfois proposé d’emblée pour certaines pathologies, il fait suite en général à l’échec d’un traitement médical bien conduit durant au minimum 6 mois. Les techniques varient selon la cause.

- En cas de myoaponévrosite on peut sectionner partiellement l’aponévrose pour limiter les tensions qui s’exercent sur elle. Cette chirurgie ne doit plus être pratiquée à ciel ouvert, ce qui est source de cicatrices douloureuses. Il est inutile de chercher à enlever l’épine calcanéenne quand elle existe.  La désinsertion s’effectue par voie endoscopique au moyen d’une caméra, ce qui permet de bien visualiser l’aponévrose quand on la sectionne partiellement.

- En cas de compression nerveuse, on effectue une décompression chirurgicale du nerf plantaire avec section des structures musculaires et de l’aponévrose plantaire.

- En cas de maladie de Haglund, on rabote le coin postéro-supérieur du calcanéus de façon à supprimer le conflit avec le tendon calcanéen. Classiquement réalisé par une incision latérale par rapport à l’insertion du tendon, ce geste n’est pas sans risque de petites complications locales cutanées. C’est pourquoi cette intervention est actuellement réalisée idéalement sous contrôle arthroscopique et parfois même, percutané sous contrôle radiologique.

- En cas d’enthésopathie calcanéenne, on réalisera une excision chirurgicale des lésions tendineuses, des ossifications avec une réinsertion du tendon sur le calcanéus, avec parfois une réparation du tendon pour le renforcer en cas de lésions majeures. Parfois on doit réaliser une fracture (« ostéotomie ») calcanéenne pour modifier l’architecture osseuse du talon.
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Institut de la Cheville et du Pied, bloc opératoire de l'ICP Paris (Clinique Blomet)