La chirurgie percutanée
C’est une technique introduite en France en 2002 qui consiste à effectuer les gestes opératoires par des mini-incisions en utilisant des instruments particuliers et sous contrôle radiographique durant l’opération. Nous sommes tous membres, dont deux fondateurs, du Groupe de Recherche et d’Etude en Chirurgie Mini-Invasive du Pied et de la cheville à l’origine en France du développement de cette nouvelle procédure, de son enseignement mais aussi de son évaluation.
Son principal intérêt ne réside pas comme on le pense trop souvent dans son aspect cosmétique même s’il n’est pas à ignorer, mais plutôt dans la simplification du geste opératoire et le respect relatif des tissus qui entourent la zone opérée. Il en résulte naturellement moins de douleurs, une réhabilitation sans doute un peu plus rapide qu’en cas de chirurgie plus extensive même si actuellement ceci n’est pas prouvé par des études scientifiques.
Il ne s’agit toutefois pas d’un procédé qui permette le traitement de toutes les déformations du pied. De multiples gestes peuvent être réalisés, tant sur l’avant que l’arrière-pied. Il est ainsi tout à fait possible de corriger un hallux valgus ou ses conséquences (orteils en griffes, métatarsalgies…), de retirer des petites bosses osseuses (exostoses) au niveau de certains os du pied, mais également de réaliser des opérations plus complexes telles des fractures (ostéotomies) dans l’arrière-pied par exemple.
Dans certains cas, les corrections obtenues sont maintenues à l’aide d’un pansement rigoureux car les fractures ne sont pas fixées avec du matériel, mais cette technique a des indications très limitées et précises (<3%) pour le gros orteil.
Dans d’autres cas, on pourra fixer les fractures exactement comme dans la chirurgie ouverte.
La plupart du temps cette technique est réalisée sans garrot c’est à dire sans interruption temporaire de la circulation sanguine (ce qui limite les complications liées à son utilisation). Par ailleurs cette procédure est largement utilisée en association à la chirurgie conventionnelle, pour traiter les troubles de l’appui de l’avant-pied (durillons ou métatarsalgies) et sur les petits orteils pour leurs griffes (cors) réalisant une chirurgie mixte ou hybride .
Dans une autre version de cette chirurgie hybride, on mélangera des temps opératoires percutanés et conventionnels pour traiter un hallux valgus (exemple du chevron mini-invasif développé par les membres du Grecmip).
